Des petits cinéastes en herbe poussent à Fontenay-sous-bois grâce à l’association Vidéo Graphic.
C’est après avoir reçu le prix « meilleur reportage amateur » [1] pour leur court métrage AIR NAZ et suite à des demandes en prestations audio-visuelles que Nikodem et ses associés ont décidé de monter l’association Vidéo Graphic [2].
Ils forment une équipe de six personnes aux compétences diverses et complémentaires, en lien avec les métiers de l’audiovisuel. Les services qu’ils fournissent vont de la réalisation de clips à des prestations de tournage et de montage. C’est à la demande de mairies, d’associations, de théâtres qu’ils réalisent ces vidéos ; ils ont par exemple travaillé pour Ben Oncle Soul sur sa tournée.
Une autre de leurs activités est la réalisation de projets audiovisuels à part entière. Cet axe appelé « Aide à la création », a permis la réalisation de « La vida locale », qui met l’accent sur les initiatives qui se développent à Fontenay-sous-Bois, ou encore « Vizavi », spots sur la vie quotidienne. C’est un pôle en développement.
Mais l’activité principale de Vidéo Graphic sont des ateliers locaux destinés aux jeunes.
VidéoGraphic, une association d’éveil de conscience
L’activité centrale, les ateliers, sont un véritable éveil pour les jeunes. Ceux-ci s’engagent à venir tous les jours, à heure précise, pour partager une volonté commune de création. Cette approche ludique du cinéma donne accès à des outils de décryptage de l’image à des jeunes de quartier populaire du 94. Les enjeux sont de leur permettre d’avoir un œil critique sur la multitude d’images audiovisuelles que l’on absorbe chaque jour, ainsi que de valoriser leurs compétences de travail en groupe par l’autonomisation.
Cette expérience collective du 7ème Art permet aux jeunes de s’affirmer face à la caméra ou derrière elle. VidéoGraphic s’inscrit donc dans une logique d’éducation populaire car elle donne accès à la population de proximité un art qui est considéré trop souvent comme élitiste.
Une expérience à part entière dans le septième art
A travers tous les stades de la réalisation d’une vidéo, un groupe d’une dizaine de jeunes de 12 à 17 ans s’empare des outils de création dans une ambiance conviviale. L’atelier, encadré par Nikodem et ses co-équipiers, commence par une initiation au cinéma. Les jeunes bénéficient d’un aperçu de l’histoire du cinéma, apprennent le vocabulaire cinématographique et mettent en pratiques les notions de plan grâce à un atelier photographie.
Cette phase de la découverte du cinéma permet un décryptage de l’information visuelle et met en éveil le sens d’observation de chacun. Le jour suivant, les scénarios que chaque jeune amène sont mis en commun pour recadrer des idées et former un scénario réalisable. A partir de là commence le vrai travail de préparation du tournage.
Les castings entre les jeunes soulèvent bien des émotions et les repérages des lieux, la recherche de costumes et d’accessoires demandent beaucoup d’organisation. Pendant deux jours intenses va s’opérer le tournage. Les jeunes sont alors les véritables acteurs qui prennent alternativement les rôles de script, réalisateur, cameraman et acteurs.
Ils s’approprient ce travail qui demande attention, ponctualité et respect de l’autre. Le montage est la dernière phase de la création. Il sera fignolé par les yeux professionnels des membres de l’association. Sur certains ateliers, pour le court métrage « Un Paradis d’Enfer » par exemple, un bilan individuel des jeunes est effectué. Il montre l’investissement qu’ont eu les jeunes et leur ressenti de cette expérience.
Un mois plus tard, le travail commun est présenté lors d’une projection organisée avec VidéoGraphic. Les nouveaux cinéastes partagent ce qu’ils ont fait avec leurs famille et leurs proches, en réception. Certaines des vidéos sont présentées à des concours, comme le prix CréaRIF « Entreprendre autrement » ou au Festival Ciné Vidéo Pantin où le court métrage « Liens Masqués » a obtenu le prix du jury en 2010.
Pour aller plus loin
Les Ateliers de VidéoGraphic s’est diversifié l’hiver 2012. Il s’agit cette fois d’impliquer aussi les familles dans le processus de création. L’expérience commence pendant les vacances de février sur un rythme plus rapide : priorité est donnée à l’écriture de saynettes courtes sur des aspects quotidiens des familles. La réalisation et le montage du vidéo clip sont assurés par les membres de VidéoGraphic.
Un révélateur de vocation ?
Le cinéaste en herbe François a participé en 2009 à l’Atelier de VidéoGraphic « Liens Masqués ». Fort de cette expérience, il s’est lancé dans un projet de court-métrage. Dans le cadre de l’axe « Aide à la création », il élabore le tournage de son projet audiovisuel, aidé par Nikodem. Le matériel est mis à sa disposition, ainsi que les compétences professionnelles des membres de l’association.
Son initiative prouve que les ateliers organisés par l’association remplissent leurs objectifs d’enrichissement personnel, de construction, d’éveil, de partage par la création audiovisuelle.
Notes
[1] Festival Toulous’Ethic en Mai 2009
[2] Vidéo Graphic Maison du Citoyen 16, rue du père Aubry 94 120 Fontenay-sous-Bois