A ce jour, il existe le plan d’égalité dans les entreprises de plus de 50 salariés, mis en place en 2011 et qui a pour but de veiller à l’égalité Homme/femme. Mais il s’agit plus d’une démarche d’incitation car il n’y a pas de sanctions et c’est une recherche d’égalité tournée vers le nombre et non vers le salaire. Est-ce suffisant ? Qu’en est-il de l’ESS ?
FemmESS, une réponse proposée
Ce collectif tente d’agir concrètement pour rétablir l’égalité homme/femme dans l’économie sociale et solidaire. Pour ce collectif le combat ne doit cesser et c’est pourquoi il organise de nombreux ateliers, enquêtes et diverses rencontres afin de faire changer les mentalités et sensibiliser les acteurs capables d’intervenir dans le rétablissement d’une égalité homme/femme. Ces ateliers sont un moyen de débattre, de faire des constats de la situation actuelle tout en formulant de nouvelles hypothèses.
22 janvier 2013, l’atelier « Comment encourager l’accès aux responsabilités des femmes dans l’ESS ? »
Tout d’abord, nous avons eu droit a la restitution de l’atelier précédent (21 novembre 2012) sur les « femmes et le pouvoir ». Celui-ci a réuni une trentaine d’invités, permettant de (re-)débattre de la notion de pouvoir – le pouvoir doit ainsi être au service des autres. Le débat était organisé autour d’un jeu utilisant des codes couleurs, favorisant la prise de parole et ayant pour objectif de partager son ressenti par rapport au pouvoir. Constat : certaines femmes ne sont pas à l’aise avec cette notion de pouvoir. De même, s’il y a le choix entre un homme et une femme, les bénévoles sont plus réticents à élire une femme.
Par la suite, les représentantes du collectif ont restitués les réponses à un questionnaire, qui complété par d’autres enquêtes, a permis de faire un rapport et un rapide constat de l’accès aux responsabilités des femmes. Au contraire de ce qui se fait dans le public (plus ou moins égalité homme/femme) et dans le privé (majorité d’hommes), les femmes représentent la majorité des effectifs de l’ESS. Il faut savoir également que dans l’ESS on trouve 52% des femmes dans l’encadrement contre 48 pour les hommes. Néanmoins, les femmes n’exercent pas autant que les
hommes, des postes dans la direction ou des fonctions à responsabilités. De plus, les femmes ne bénéficient pas du même salaire que les hommes pour le même poste de direction. Du fait que l’ESS repose sur du volontariat, l’écart homme/femme tend à se réduire (43% des femmes à la tête des « jeunes » associations) mais les stéréotypes liés aux genres sont toujours présents.
Tout cela a débouché sur une discussion ayant pour but de produire des propositions concrètes et présenter des exemples de démarches pour la promotion de l’égalité homme/femme. Du fait d’un nombre de salariés moins important et de la présence importante de bénévoles dans l’ESS, les enjeux de pouvoir ne sont-ils pas moins importants ? Doit-on travailler d’avantage sur une prise de conscience des femmes ? Peut-on mettre en place des sanctions financières pour les entreprises (ESS et hors ESS) qui ne respectent pas le plan d’égalité ? Faut-il mener de front un combat pour l’égalité du nombre et du salaire ou faut-il établir une priorité ? Autant de questions et de pistes évoquées lors de cet atelier qui ont permis de structurer un « argumentaire » pour gagner en légitimité et crédibilité et permettre de mener à bien ce combat.
Un collectif à suivre
Cet atelier n’est qu’un exemple parmi tant d’autres façons d’agir de ce collectif FemmESS. Cependant, la description de celui-ci reflète assez bien l’importance et la pertinence du collectif, qui ne cesse de multiplier les démarches afin d’établir une « vrai » égalité homme/femme dans l’ESS. L’ESS au féminin…et si tout le monde y gagnait ?